« 85% de nos jeunes trouvent du travail à leur sortie de BTS »

La Porte de Versailles de Paris a accueilli du 6 au 8 mars le Salon de l’Etudiant. Une édition qui cette année encore est marquée par un intérêt  grandissant pour l’apprentissage et notamment pour la filière BTS (Brevet de Technicien Supérieur). Un diplôme dont le nombre de candidats a augmenté de 5,3%  sur l’année 2012/2013, d’après le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Ça part en news a enquêté pour vous sur la recette magique du BTS.

Comme toujours c’est la cohue Porte de Versailles. Bacheliers, lycéens, étudiants, sont venus seusl, accompagnés de parents, d’amis, découvrir le monde des études. Certains prennent des renseignements au stand université, d’autres cherchent à se restaurer, ou assistent à la conférence sur les métiers du numérique. Eparpillés aux quatre coins du salon, les exposanst ont eux aussi fait le déplacement. Sur toute la surface, se déploie une multitude de banderoles aux couleurs vives, auxquelles sont associées les différentes formations: vert pour les universités, rouge pour la communication, orange pour le digital, violet pour les métiers. Parmi cette centaine d’exposants, beaucoup de jeunes hésitent encore, mais tous sont certains d’une chose: ils veulent s’insérer rapidement dans la société.

C’est cet argument qui a poussé Axel, 17 ans à opter pour un BTS économique: « Je préfère choisir un BTS, plutôt que d’aller à la fac. Au moins je peux me dire que j’aurais quelque chose qui m’attend à la sortie, alors qu’à la fac j’aurai trop peur de décrocher ou d’abandonner

Accompagné de ses amis, Quentin, 17 ans, habillé tout en jean est aussi à la recherche d’un avenir. « Je fais le tour du stand alternance afin de voir qu’est ce qui me conviendrait mieux. Dans le meilleur des cas, je souhaiterais faire une licence professionnelle, mais je ne sais pas encore dans quel domaine.»

Une vue global du salon de l’étudiant

Selon le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, 60% des jeunes ne continuent pas leur première année de licence. D’où le nombre croissant de bacheliers qui se tournent vers les BTS qui proposent des études plus courtes, en moyenne de deux ans et qui sont ouverts à tous les bacheliers, sans exception. C’est ce que constate Alexandra Petrovic, responsable chez ISIFA Groupe. «Le BTS classique est la formation qui a le plus de succès car elle permet aux jeunes d’acquérir une connaissance du monde du travail grâce aux stages, tout en gardant un pied dans le système scolaire. Les statistiques parlent d’elles-mêmes, alors que pour des études classiques, cela prend plus de temps.» Un système qui a fait ses preuves pour Dominique Fernandez, chef de projet dans le lycée Paul Le Rolland, qui se félicite que «100% des élèves en BTS électrotechnique trouve un emploi à leur sortie.»

« Tous les élèves n’ont pas les mêmes chances de succès. « 

Toutefois si les statistiques sont satisfaisantes, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. C’est ce qu’explique Sophie Marchand, responsable dans l’école Pigier Performance «Certaines formations sont plus dures que d’autres, par exemple, le BTS comptabilité en alternance. Passer deux jours en CFA (centre de formation d’apprentis) à étudier et trois jours en entreprise en tant que salarié pendant deux ans requiert beaucoup de motivation afin de réussir, puisqu’il faut que le jeune face la démarche de trouver une entreprise, et celle de trouver un CFA, même si au bout du compte c’est attractif du fait que le jeune est payé pour son travail. Il faut également prendre en compte certains paramètres comme le niveau d’étude, l’autonomie, ou encore le niveau social de l’élève.»

Des critères qui se vérifient sur le site de l’Admission Post-Bac lorsque l’on compare la réussite au BTS, des bacheliers généraux, 85% et celui des bacs technologiques 77%. Une différence qui s’accrue encore lorsque ceux-ci sont embauchés sur le marché du travail, puisqu’en 2013, 80% des étudiants en alternance trouvent un emploi, alors qu’ils ne sont que 61% dans la formation classique, selon le ministère.

Des paramètres, qui selon Philippe Bars, directeur du CFA de l’AFANEM (association de formation en alternance aux métiers du négoce et de la maintenance) doivent être pris en compte, mais qui n’enlèvent rien à la qualité de la formation. « Dans notre CFA qui forme aux métiers du génie climatique, nous avons un taux de rupture de contrat de l’ordre de 3 à 5% pour les BAC. Ce qui signifie que l’alternance ça marche

Des élèves en alternance

L’alternance, c’est justement ce à quoi se destine Julia. En veste noir et pantalon gris, elle a décidé de reprendre sa vie en main, après une année « gâchée » en licence de droit. «La fac c’était bien pour déconner, mais pas pour travailler. Je crois que de me retrouver toute seule à gérer mon emploi du temps, c’était trop. Aujourd’hui, je pense plus à faire un BTS d’assistante juridique en un an, ce qui me permettra d’être plus encadrée et d’avoir un vrai travail.»

Néanmoins, de grandes disparités apparaissent pour les étudiants en alternance. En 2013, ce taux varie, que l’élève soit en production 81% ou dans les services, 75%. De même, selon le diplôme préparé, le taux d’emploi n’est pas la même. Ainsi pour le secteur de la vente, il est de 77%, alors qu’il atteint 90% dans le secteur de la santé. Autre facteur qui joue sur l’emploi, la différence de sexes: pour le même secteur de production, les filles sont 73%, alors que les garçons sont 82%.

Des formations trop diversifiées

La multiplicité des écoles est à la fois un facteur d’adhésion et de confusion chez les jeunes. En effet, s’offrent à eux plus de 140 formations qui vont de l’hôtellerie à la coiffure en passant par  l’agriculture, la santé, le bois, la mécanique automobile, ou encore le bâtiment. Des cursus, qui sont parfois uniques comme celui proposé par l’école Estienne qui prépare les jeunes au BTS de l’édition.

Christophe, grand brun de 18 ans, s’est arrêté au stand du lycée Charles Petiet afin de prendre des informations. Récemment diplômé d’un bac STG, il n’a pas arrêté sa décision:  «J’ai pour projet un BTS comptabilité en deux ans ou un DGS (Diplôme de comptabilité et de gestion) en trois ans

Cyril, lui aussi déambule dans le salon, à la recherche du stand orientation, sa mère sur ses talons. Une fois trouvé, il prend connaissance de la brochure où sont répertoriés tous les métiers.  Il scrute attentivement chaque page, jusqu’à ce qu’un conseiller l’interrompe et lui propose de prendre rendez-vous.  A la fin de l’entretien, Cyril à l’air plus confiant: « Je pense choisir l’alternance parce qu’il y a du travail à la clé et qu’il y a aussi le salaire qui va avec. J’espère ainsi me démarquer des autres. »

Les heures passent, et le salon se vide petit à petit, mais Alicia, une jolie brune de 17 ans est toujours là. Venue accompagner une amie qui recherche une entreprise dans le secteur de l’esthétique. « Je me destine à une licence d’acheteuse. Pour moi l’argent n’est pas vraiment ma motivation, ce qui compte c’est juste d’aimer le travail que l’on fait .»

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